L'Arménie obtient une indépendance éphémère
en 1918. La famine, le typhus et le choléra frappent
le pays, affaibli par l'hyper-inflation et les dévaluations.
En dépit de la déclaration de la souveraineté
des peuples par Wilson en 1918, la jeune République indépendante
est agressée. En 1920, elle résiste aux assauts
des Turcs, mais tombe sous la domination des Soviétiques.
L’Arménie orientale est proclamée République
socialiste soviétique (RSS) à l’initiative
d’Anastas Mikoian, un des leaders du mouvement révolutionnaire
dans le Caucase. Il s'agit alors de la plus petite des quinze
républiques fédérées de l'URSS,
qui a peu à voir avec l'Arménie historique : Kars
et Ardahan sont octroyés à la Turquie, le Nakhitchevan
et le Karabagh passent sous le contrôle de l'Azerbaïdjan
et les provinces d'Akhaltskha et d'Alkhalkalak sous celui de
la Géorgie.
En 1922, la RSS d’Arménie est intégrée
à la Fédération soviétique de Transcaucasie
et dirigée par le comité révolutionnaire
(REVKOM). Les nationalisations donnent lieu à des révoltes.
Alexander Miasnikian dissout le REVKOM et établit la
Nouvelle Economie Politique (NEP). En 1936, l’Arménie
accède au rang de République fédérée
de l’URSS.
En 1946 et 1947, cent cinquante mille Arméniens profitent
du rapatriement organisé par Staline des Arméniens
de la diaspora vers l'Arménie soviétique. Mais
l'émigration est également significative. Le manque
de liberté, le refus de prendre en compte les revendications
nationales et les difficultés économiques à
partir des années 1980 poussèrent plusieurs dizaines
de milliers d'Arméniens à l'émigration,
notamment vers les Etats-Unis.Pendant soixante-dix ans, l'Arménie
se démarque peu de l’URSS car le pays subit un
contrôle centralisé.
L’économie arménienne a globalement bénéficié
du régime soviétique de planification centrale.
L'Arménie s'est convertie à l'agriculture de petite
taille, au contraire des grands complexes agro-industriels de
l'époque soviétique. L'ensoleillement des versants
montagneux permit une bonne rentabilité des vergers et
les productions de blé, de betterave, de tabac et de
coton progressèrent significativement. Toutefois, la
priorité fut donnée à l'industrialisation,
ce qui fait que l'Arménie n'utilisa pas à plein
son potentiel
agricole. Un grand nombre de terres cultivables furent consacrées
aux récoltes spécialisées, plus particulièrement
aux raisins et aux olives et le blé et les autres productions
ont servi en majorité à alimenter le marché
de la Russie et des autres républiques de l’URSS.
L'Arménie développa un secteur industriel moderne,
fournissant machines-outils, textiles et autres produits manufacturés
aux républiques-sœurs en échange de matières
premières et d'énergie. L'aménagement hydroélectrique,
l'extraction de matières premières (cuivre, aluminium,
plomb, marbre) et, à partir du milieu des années
1970, la chimie et le nucléaire furent favorisés.
L'économie de l'Arménie était également
tournée vers le secteur de la défense, puisqu'elle
était le quatrième producteur soviétique
de matériel militaire derrière la Russie,
l'Ukraine et la Biélorussie.
En définitive, le pays bénéficia d’un
niveau de vie, d’éducation et de santé meilleur
que la moyenne des quatorze autres fédérations.
En 1988, un séisme faisant au moins cinquante mille
morts détruit la ville de Spitak et en partie celles
de Leninakan (désormais Gumri) et de Kirovakan. Le tremblement
de terre de 1988 plongea le pays dans la pauvreté. Sans
accès à la mer, l'Arménie fut privée
des approvisionnements nécessaires à la reconstruction
de son économie. La même année, le conflit
du Haut-Karabagh, région autonome d'Azerbaïdjan
peuplée à 80 % d'Arméniens, oppose l'Arménie
à l’Azerbaïdjan.
En 1989, après plusieurs mouvement nationaux, l’Arménie
déclare son indépendance par référendum
et l’obtient le 21 septembre 1991.
La transition arménienne
des années 1990 >>
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