L’arrivée de Gierek au pouvoir en 1970 donna une véritable
impulsion au secteur pharmaceutique polonais, avant d'entamer un
lent déclin, qui atteint son paroxysme à la fin des
années 1980. La Pologne est alors en proie à d’importants
problèmes sanitaires, l’aspirine commence à
manquer et les mêmes seringues sont utilisées plusieurs
fois, entraînant ainsi des risques de contagion majeurs (Sida,
hépatite). Pendant les premières années de
la transition, les multinationales étrangères profitent
de cette situation pour s'implanter en Pologne et s'attacher les
faveurs des médecins polonais, qui prescrivent des médicaments
que la population n’a pas les moyens de se procurer. Les produits
génériques sont pour ces raisons très prisés.
Depuis le début des années 1990, le secteur pharmaceutique
en Pologne s’est considérablement étoffé,
soutenu par la demande intérieure en hausse et plus récemment
par les conséquences de l'adhésion à l'Union
européenne.
La Pologne souffre d'une tradition locale de la copie de médicaments
et de délais très longs d’accès au marché
des médicaments, de l'ordre de dix ans après l’obtention
du brevet. Du fait du niveau élevé d’innovation
et de recherche et développement du secteur, les conditions
de mise aux standards communautaires en ce qui concerne notamment
le respect de la propriété intellectuelle ont constitué
un élément important de l'arrivée des investisseurs
étrangers. La Pologne a obtenu, dans le cadre des négociations
d’adhésion, une période transitoire autorisant
un régime dérogatoire à celui en vigueur au
sein de l’Union jusqu’à fin 2008.
Le secteur pharmaceutique polonais est concentré, les deux
tiers de la production étant réalisés par
les dix principaux acteurs. Les principaux acteurs sont Servier
Polska, GlaxoSmithkline et Polpharma. Une soixantaine de médicaments
sont produits sous licences étrangères. L’industrie
pharmaceutique polonaise fournit environ 80 % des médicaments
consommés en Pologne. Handicapée par le faible
nombre de laboratoires de recherche, la Pologne produit essentiellement
des médicaments génériques. La Pologne
n’est pas un grand exportateur de produits pharmaceutiques.
Les pays d’Europe centrale et orientale sont les principaux
destinataires des produits pharmaceutiques polonais, avec en
tête la Russie,
suivie de la Lituanie et de l'Ukraine.
Les entreprises ayant fait l’objet d’une privatisation
partielle ou totale sont les entreprises du groupe d’Etat
Polfa qui a été divisée en unités de
taille plus petites. Depuis 1994 plusieurs formules de privatisation
ont été utilisées avec les mises sur le marché
des sociétés par vente d’action cotées
à la bourse de Varsovie, comme les firmes Polfa Kutno et
Polfa Jelfa, le rachat des unités par un investisseur étranger
ou domestique (ex. Polfa Poznan, Glaxo Smithkline), le rachat par
les employés ou d'autres formes d’achat (ex. Polfarm
Lodz). Il convient également de mentionner les récentes
implantations de Sanofi/Biocom, Servier/Anapharm, Molteni et Lek.
La privatisation n'est toutefois pas totalement achevée,
ce qui devrait marquer l'arrivée de nouveaux investisseurs
étrangers.
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