centreurope

Centreeurope.org
Portail est-ouest

 

Analyse et prospective de la situation économique en Europe centrale et orientale

 

Entretien avec Alain Henriot
Responsable de la Division Analyse et Prévision du COE

Le Centre d'Observation Economique de la CCI de Paris est réputé pour ses publications analysant l'économie mondiale contemporaine, mais également pour la justesse de ses prévisions. Comment obtenez-vous de tels résultats, alors que nombre d'entreprises parviennent à peine à prévoir leurs carnets de commandes pour les six mois à venir ?

LE COE, comme d’autres organismes amenés à faire des prévisions macro-économiques, s’appuie à la fois sur les fondements théoriques qui permettent de comprendre les développements économiques, et sur un suivi rigoureux des indicateurs conjoncturels. Cela permet d’établir certaines corrélations, qui restent relativement stables dans le temps. Par exemple, lorsque la monnaie d’un pays se déprécie, on peut s’attendre à ce que ses exportations se redressent. A partir d’événements observés, on peut ainsi dresser des perspectives pour les mois à venir. Les entreprises, elles, disposent d’une information fiable, leurs carnets de commandes, mais qui ne couvre pas généralement un horizon temporel très long. A plus long terme, elles manquent donc de visibilité. Comme les météorologues, les économistes sont souvent critiqués pour leur erreurs de prévision, qui peuvent s’expliquer par différents éléments comme des chocs exogènes imprévisibles du type attentats de septembre 2001, des changements institutionnels, etc.). Mais beaucoup de monde s’intéresse néanmoins à la prévision économique. Après tout, malgré les critiques émises, la première chose que beaucoup de gens font le matin, c’est d’écouter la météo pour la journée !

 

Après avoir profité d'un relativement faible niveau de concurrence, un nombre croissant d'entreprises industrielles françaises reculent en Europe centrale et orientale devant la percée de nouveaux arrivants, notamment asiatiques. Cette tendance est-elle amenée à se renforcer ?

Comme dans d’autres régions du monde, la concurrence est vive en Europe centrale. Dans certains secteurs, comme la grande distribution, les entreprises françaises ont effectué une percée remarquable dans ces pays depuis dix ans. Mais, incontestablement, les Allemands bénéficient d’une proximité géographique, et d’une certaine manière culturelle, qui leur a permis de devenir le premier partenaire commercial des PECO, tout en étant également le premier investisseur dans la région. La spécialisation sectorielle de l’Allemagne est aussi un atout dans le contexte actuel : les PECO sont clairement dans une phase d’équipement, tandis que les biens d’équipement constitue un des principaux points forts de l’Allemagne à l’exportation. Pour le moment, les PECO se sont surtout ouverts en direction des autres pays européens. L’élargissement, en abaissant les barrières douanières, a aussi récemment stimulé les échanges intra-PECO. La pénétration des produits chinois dans les PECO s’est bien sûr très nettement accentuée au cours des dernières années, mais elle reste encore faible : en 2003, la Chine ne représentait que 4 % des importations totales des PECO, contre 64 % pour les pays de l’Union européenne à 15 (dont 28 % pour la seule Allemagne et 5,5 % pour la France). Autrement dit, les PECO importent sept fois plus en provenance d’Allemagne que de Chine. Pour certains produits, comme le textile, le matériel informatique, l’électronique grand public, la Chine représente cependant déjà près d’un cinquième des importations des PECO.

Il règne actuellement en Russie un sentiment que le pays est en train de revenir une puissance mondiale majeure. Peut-on penser avec les Russes que, du fait d'une consommation mondiale d'énergie disproportionnée par rapport aux ressources de la terre, les matières premières deviendront rapidement la clé de la richesse de l'économie mondiale du XXIe siècle ?

Dans l’histoire économique, jamais les pays qui ont disposé d’une rente en termes d’exploitation de matières premières n’ont été réellement à même d’en bénéficier, bien au contraire parfois… L’existence d’une rente conduit en effet souvent à différer les ajustements et les adaptations nécessaires aux économies modernes. Quel chemin empruntera la Russie ? Celui de se reposer sur les revenus de son sous-sol ou celui de la modernisation pou faire face à la compétition des grandes nations occidentales ? Depuis trois ans, le haut niveau des prix du pétrole a permis de faciliter le rétablissement de l’économie russe, après la grave crise financière de 1998. Mais il ne faudrait pas que le gouvernement tombe aujourd’hui dans de vieux travers, consistant à remettre la main sur certaines entreprises et secteurs clefs et différer les réformes de fond.

Propos recueillis par David Chelly, le 29 juin 2005

Plus d'informations :

Centre d'Observation Economique
Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris
27 avenue de Friedland, 75008 Paris
http://www.coe.ccip.fr


IMPORTANT !

Cette version de Centreurope.org est présentée à titre d'archive et n'est plus actualisée.

Pour des informations à jour et renouvelées, veuillez consultez nos sites :

bg Bulgarie.fr
hu Hongrie.fr
drapeau lituanie LaPologne.fr
cz Republiquetcheque.fr
drapeau roumain Roumanie.fr
sk Slovaquie.fr
drapeau lituanie LaRussie.fr
drapeau lituanie LaCroatie.fr
drapeau lituanie Lituanie.fr
slovenie Slovenie.fr
PECO.FR Tous les pays d'Europe centrale et orientale