Jacques
Fleury, President Directeur Général, Georgian
Glass & Mineral Water |
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Georgian Glass and Mineral Water Co. N.V.
(GG&MW) a réussi une ascension très rapide
sur le marché des eaux minérales en Géorgie.
Quels sont les principaux facteurs-clés de succès
permettant de réussir son implantation, sa distribution
et son marketing en Géorgie ?
Ce qui caractérise la réussite de Georgian Glass
& Mineral Water, ce sont les conditions extrêmement
difficiles dans lesquelles cette réussite a été
obtenue. En 1996, à la suite des pertes considérables
qui avaient résulté des premiers efforts de remise
en route de la plus grande industrie de l’eau minérale
de l’ex-Union Soviétique, peu de gens pensaient
que l’entreprise survivrait dans un contexte économique
aussi défavorable. Un climat de fin de guerre civile,
une industrie pillée pendant cinq ans, un Etat géorgien
en grande difficulté, l’existence de 15 sociétés
concurrentes qui s’étaient appropriées le
droit d’utiliser la marque Borjomi (l’eau minérale
préférée des Tsars et de Staline) et un
niveau de falsification sur les principaux marchés de
l’ordre de 95 %, limitaient sérieusement les espoirs
de réussite. Pourtant aujourd’hui la marque est
réunifiée et GG&MW est devenu le premier groupe
d’eaux minérales de l’ex-Union Soviétique
avec des positions de leader dans trois pays et une présence
en fort développement dans 26 pays. 9 marques d’eaux
minérales, mais surtout la marque phare Borjomi.
Les clefs de ce succès sont à chercher dans la
conjonction des atouts suivants : des actionnaires solides et
patients, le soutien en 1997 de plusieurs Institutions financières
internationales dont SFI et la BERD, des partenaires locaux
fiables faisant partie d’une nouvelle génération
ouverte à l’économie de marché et
un management multinational ayant une grande expérience
de plusieurs pays émergents.
Dans le cas spécifique de Borjomi, il s’y est
ajouté la notoriété exceptionnelle d’une
marque puisant ses racines dans les investissement faits par
la famille Romanov avant la révolution puis par l’Etat
soviétique jusque dans les années 1980. La réussite
a été également due à l’existence
de marchés très dynamiques dans tous les pays
voisins : la Russie, l’Ukraine, l’Azerbaïdjan,
le Kazakhstan sont tous des pays dont la croissance économique
des dernières années a été une des
plus fortes au monde après la Chine.
Votre marque Borjomi s'exporte déjà
dans plusieurs pays. Quels sont vos marchés prioritaires
à court et moyen terme ?
85% de la production est exportée. Borjomi a pour ambition
à court et à moyen terme de redevenir la première
marque d’eau minérale des consommateurs originaires
de l’ex Union soviétique soit environ 250 millions
de personnes dans le monde entier, y compris une importante
diaspora aux Etats-Unis au Canada en Australie en Israël
et en Europe de l’Est. Les marchés les plus importants
pour Borjomi sont par ordre d’importance la Russie, l’Ukraine,
la Géorgie, les pays Baltes, le Khazakstan.
On dit de la Géorgie que la pratique
des affaires y est ardue. Adhérez-vous à ce point
de vue ? Quels changements récents avez-vous remarqué
?
La pratique des affaires en Géorgie est peut être
ardue mais la situation a été fortement aggravée
du fait de l’indépendance, de la guerre civile,
de l’effondrement de l’économie socialiste.
C’est cette situation qui a rendu l’aventure Borjomi
exceptionnelle car tout était réuni pour un échec
retentissant. GG&MW a cependant prouvé qu’il
était possible d’obtenir dans ce pays une réussite
exceptionnelle, une rentabilité digne des meilleures
industries de l’eau minérale et une croissance
régulière de 40 % l’an pendant les cinq
dernières années.
Les récents bouleversements politiques ont amené
au pouvoir, en Géorgie, une équipe très
jeune avec toutes les conséquences positives et négatives
que l’on est en droit d’attendre d’un tel
changement :
- l’arrivée de cadres politiques non déformés
par les pratiques de l'économie socialiste ;
- un très grand dynamisme et une bonne volonté
générale de réussir le changement ;
- et bien sur quelques erreurs de jeunesse qui ont pu décourager
provisoirement certains investisseurs.
Nous restons confiants dans cette nouvelle génération
de responsables géorgiens qui a été d’ailleurs
à la base de la réussite de notre propre société
depuis 1995.
Propos recueillis par David Chelly.
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