La situation du secteur automobile en Albanie est très différente de celle rencontrée dans les pays voisins.

En 1990, le parc automobile albanais était officiellement de 1 200 voitures. En 2005, il est évalué à au moins 150 000 véhicules. Cette progression du marché automobile en Albanie a quasiment uniquement reposé sur des véhicules d'occasion. Mais, contrairement aux pays de la région (Roumanie, Macédoine, Serbie, Lettonie…), les voitures les plus rencontrées ne sont pas d'anciennes Yugo, Dacia, Fiat ou Citroën, mais essentiellement des véhicules de marques Mercedes, et dans une moindre mesure des Audi, BMW et Volkswagen. On trouve tous les types de modèles, des anciennes Mercedes retapées jusqu’aux Classe S du dernier cri. Les goûts des Albanais pour les véhicules de luxe sont en partie motivés par l’état des routes, faites de chemins boueux et de routes asphaltées en mauvais état. Une berline confortable permet ainsi plus aisément de circuler dans le pays.

Les principaux acteurs de l’industrie automobile sont spécialisés dans l’entretien et la réparation. L'activité de vente de véhicules neufs est quasi inexistante, puisque le concessionnaire Mercedes aux abords de Tirana, leader du pays, ne vend que quelques dizaines de véhicules par an. De manière plus étonnante, les magasins de véhicules d'occasion sont très peu présents en Albanie. C'est la diaspora albanaise qui rapatrie clandestinement d’anciens modèles de voitures allemandes et surtout la Mafia, qui gère la vente de véhicules volés, à des prix allant de 4000 à 15 000 Euros. En pratique, les clients commandent une voiture et peuvent se voir livrer un modèle correspondant à leurs souhaits dans les deux semaines. Les véhicules présentent le plus souvent des plaques d'immatriculation locales et des papiers en règles, car la plupart du parc de voitures clandestines provient de vols « à l’amiable », mis au point avec les propriétaires.